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"Ara que estem recuperant les nostres places, també podem proposar-nos el debat sobre els nostres espais a les cases, a la vida quotidiana, en la realitat del dia a dia. Debatre el lloc de la família, els rols que sosté, els autoritarismes que reprodueix, com a lloc d'afirmació del patriarcat. Imaginar noves formes de viure les nostres relacions, a casa, a la plaça, i també en les organitzacions populars que van naixent o es van transformant atravessades per aquest temps històric insurgent"
Claudia Korol, en Buenos Aires

viernes, 29 de septiembre de 2017

MANIFESTE FEMINISTES INDIGNADES 28.o9.2o17 [FR]



Pour l’autodétermination de nos corps et de nos peuples et pour les libertés de la Catalogne et d’un véritable processus constitutif de rupture avec le régime de 1978 [1].

Nous, Feministes Indignades, sommes un réseau de femmes, lesbiennes et transexuelles créé lors du Campement de la Plaça Catalunya à Barcelone pendant la révolte citoyenne du 15 Mai 2011 (Mouvement des Indignés), qui refusait le coup d’état des marchés financiers et la séquestration de la souveraineté des États par la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et la Troika, à coups de réformes, réductions des droits et politiques d’austérité, qui appauvrissent et tuent la population.
Dans le cas de l’État espagnol, le PP et le PSOE violèrent la souveraineté populaire en Août 2011 avec une réforme de l’article 135 de la Constitution (que l’on prétend aujourd’hui irréformable) destinée à fixer une limite pour le déficit public.
Nous, Feministes Indignades, pratiquons et appuyons la désobéissance civile féministe devant les lois et les politiques injustes et illégitimes : en Mai 2011, nous avons désobéi l’ordre d’évacuation de la Plaça Catalunya donnée par le Ministère Autonome de l’Intérieur dirigé par le parti Convergència i Unió (CiU[2]), et l’interdiction du Conseil Électoral Central d’occuper les places et les rues pendant la journée de réflexion électorale qui a précédée les élections municipales. En Juin 2011, nous avons désobéi le mandat des marchés  et de la politique représentative en encerclant le Parlement de Catalogne pour refuser le premier paquet de réductions budgétaires et de réformes d’austérité promu par le gouvernement de CiU. De 2012 jusqu’aujourd’hui présent nous avons appuyé la cam pagne du droit à l’avortement, qui appelle à la désobéissance féministe face à la contre-réforme de la loi de l’avortement  (impulsée par le ministre Alberto Ruiz Gallardón) (PP)  qui finalement ne fut pas approuvée  et contre l’atteinte au droit au propre corps des femmes de moins de 18 ans qui désiraient avorter[3] . Nous, Feministes Indignades, avons inclus dans notre agenda les revendications féministes sur les vies libres de violences et qui figurent dans les campagnes du 25N[4],  avec la promotion de l’autodéfense féministe ; la déclaration de « L’amour nuit gravement à ton autonomie », la célébration de la fête de Saint Violentin et aussi la solidarité antirépressive  face aux violences de l’État (action « Toutes avec Esther/ contre les balles de caoutchouc », entre autres).  De la même façon, Féministes Indignades, défendons le droit à décider sur nos corps et appuyons différentes revendications telles que: l’avortement libre, sûr et gratuit, la promotion de l’orgueil gay, le slogan « Dehors les chapelés de nos ovaires ! »,  le soutien des prostituées indignées, la grève  en matière des soins,  ou la liberté de dire « Je décide, je TRANScours par mon corps »
Nous, Feministes Indignades, sommes un réseau pluriel qui rassemble des courants et des visions politiques diverses : certaines d’entre nous, nous sommes indépendantistes, d’autres, fédéralistes, d’autres ne croyons en aucun État, ni espagnol, ni catalan. Certaines, nous nous sentons interpelées par le processus actuel vers la souveraineté,  d’autres nous y avons participé et nous l’avons appuyé activement. Mais,  il y en a aussi beaucoup d’autres parmi nous qui nions que cela soit le vrai  débat et qui nous déclarons féministes en résistance et d’autres encore qui sommes indignées parce que nous sommes des émigrées et que la Ley de Transitoriedad Jurídica y Fundacional de la República Catalana[5] nous interdit de voter au Référendum, nous enlève la capacité d’être des sujets politiques, nous empêche toute participation et a de dangereuses ressemblances avec la Ley Española de Extranjería, de contenu raciste.

Nous appuyons l’exercice réel des droits et les libertés  civiles, politiques et sociales et nous sommes en résistance face au  capitalisme, le racisme, l’hétérosexisme, le patriarcat, les fondamentalismes  et les fascismes. Nous soutenons les peuples en résistance et nous croyons à l’autodétermination de nos corps et de nos peuples. Nous voulons démanteler les accords patriarcaux, capitalistes et racistes qui sont à la base du régime espagnoliste de 1978. A partir de nos résistances nous voulons participer à un processus constituant  et l’impulseraussi bien au niveau catalan qu’espagnol  et que puissent y participer toutes les personnes (autochtones et émigrées).

NOUS DÉNONÇONS :
Que les mesures de réponse de l’État espagnol à la convocation du Referendum catalan du 1er. Octobre 2017 ont été une vulnération des droits fondamentaux tels que : le droit à un jugement juste et à la tutelle judiciaire effective ; le droit à l’intimité, à l’inviolabilité du domicile et à l’intimité des communications ; e droit à la liberté d’expression et d’information ; et le droit à la liberté de réunion et de manifestation.

Parmi les graves mesures prises ces derniers jours nous signalons, entre autres :
·         La dénonciation devant la justice de plus de 700 maires et mairesses pour faciliter la célébration du referendum du 1er octobre dans les installations municipales ; l’ imposition d’amendes très lourdes à tous les membres de la Sindicatura Catalana[6] et la formulation de menaces adressées aux directeurs et directrices d’écoles qui céderaient leurs installations pour permettre le vote.
·         La fermeture des pages web de la Generalitat de Catalunya consacrées au referendum et la violation des droits des citoyens à exprimer leurs opinions à travers un Internet libre, ouvert, qui ne puisse pas être censuré ni restreint.
·         La fouille des imprimeries où se préparait le matériel du referendum et réquisition de 1,5 millions de brochures et de posters, parmi lesquels des publications officielles du Gouvernement de la Generalitat.
·         Les fouilles policières dans les médias et l’identification de journalistes.
·         L’ interdiction de conférences, rencontres  et débats sur le droit à décider, en diverses villes espagnoles (Madrid, Vitoria, Saragosse …)
·         La suspension de fait de l’autonomie de la Catalogne et la mise en place d’un état d’exception non déclaré.
·         La mise aux arrêts de certains directeurs et responsables du Gouvernement autonome, ainsi que de travailleurs et travailleuses du secteur public accusés de sédition.
·         L’intervention économique de la Generalitat par l’État central (Agence Fiscale Catalane, Département d’Économie et Finances, Institution des Lettres Catalanes).
·         L’intervention de la Police autonome (Mossos d’Esquadra) et l’imposition d’un commandement unique par le Ministère de l’Intérieur, la fouille des installations et des équipements informatiques de l’administration publique catalane. L’État espagnol met ainsi en application de facto l’article 155 de la Constitution[7].
·         L’assaut policier illégal au siège du parti politique Candidatura de Unidad Popular (CUP) et l’encerclement des locaux pendant sept heures par la Policia Nacional (Police de l’État central), et la permissivité face aux abus policiers généralisés de la part de la Policia Nacional, des Mossos d’Esquadra et des polices locales.
·         Le déploiement de fait d’un état d’exception avec l’arrivée de 6.000 policiers nationaux et gardes civiles dotés  d’un équipement de type semi-militaire (canons d’eau) pour imposer la peur et la terreur à la population catalane (et tout cela payé avec nos impôts!).
·         La mise à disposition de la justice, sous l’accusation de sédition de personnes ayant participé à des manifestations en défense des droits et des libertés.
De plus, nous alertons que pendant les derniers jours des groupes fascistes se sont manifestés sans problèmes ni présence policière dans les rues de Barcelone et ont commis au moins une agression, outre le fait de menacer et d’insulter diverses personnes.

Pour tout cela,
·         Nous faisons un appel à la mobilisation, à la résistance active non violente et à la désobéissance féministe pour défendre les droits civils et politiques et le droit à l’autodétermination du peuple catalan, pour que toutes les personnes qui vivent en Catalogne (d’où qu’elles soient et d’où qu’elles viennent) puissent décider librement leur futur.
·         Nous célébrons la réponse massive et déterminée de la société catalane, pour refuser l’état d’exception et la limitation des libertés et des droits. Depuis le 20 septembre nous nous sommes mobilisées sans peur et nous encourageons à continuer à le faire. Les rues seront toujours de notre côté !.
·         Le 1er octobre nous devons pouvoir voter, mais cela est seulement un début. Nous réclamons un processus constituant transparent, horizontal, radicalement démocratique et populaire, dans lequel nous pourrons toutes ensemble construire une république libre du patriarcat, du racisme, du capitalisme, des fondamentalismes et des fascismes. Les savoirs et les pratiques féministes sont indispensables pour un véritable changement. Beaucoup d’espaces féministes ont construit des résistances et des propositions pour habiliter de nouvelles démocraties féministes où nous  participons toutes, (autochtones et émigrées).
·         Nous appuyons l’appel à la grève que certains syndicats, organisations et mouvements ont lancé pour le 3 octobre et nous faisons un appel à la grève générale, sociale,  de soins aux personnes et de consommation, une grève où toutes les personnes puissent participer.
·         Nous faisons un appel à la solidarité féministe internationale. En Catalogne il ne se joue pas seulement le futur du referendum, de la possible indépendance ou de la future république. Ce qui est en jeu, ce sont les libertés et les droits de toutes les personnes qui vivent sous le régime de 1978, qui montre aujourd’hui en Catalogne son visage le plus autoritaire et le plus antidémocratique.
Nous vous animons à diffuser et à étendre la solidarité et la sororité pour faire face à la dérive de l’État espagnol vers le fascisme et le fondamentalisme. Nous avons besoin de votre appui pour transformer cet assaut politique, judiciaire et policier contre la Catalogne et l’essai de consolidation conservatrice du régime de 1978,  en une opportunité féministe pour le démanteler depuis la base, ici et partout.
Feministes Indignades, anticapitalistes, antiracistes et antifascistes.
Barcelone le 28 septembre 2017


[1] Le régime de 1978 est né, après la mort de Franco, sur la base d’une constitution accordée entre les franquistes et les forces politiques de la transition, qui imposa une monarchie sans un referendum préalable. Rappelons que le monarque fut nommé directement par le dictateur Francisco Franco et qui jura les lois de la dictature.
[2] CIU parti catalan de la droite nationaliste
[3] La loi Gallardón prétendait  leur imposer l’obligation d’informer leur parents ou leurs tuteurs légaux.
[4] Le 25 Novembre date contre les violences faites aux femmes
[5] Loi votée par le Parlement de la Catalogne en Septembre 2017, qui fixe les conditions du Référendum prévu pour le 1er octobre 2017.
[6] Conseil Électoral désigné par le Gouvernement de la Catalogne pour le Referendum du 1er octobre.
[7] L’article 155 de la Constitution prévoit la possibilité de suspendre l’autonomie d’une communauté autonome dans certaines conditions, qui ne sont pas remplies dans l’actualité.

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